Les Boy's Town — Frères de Saint-Gabriel

Les Boy's Town

Un Boy's Town, c'est au sens propre, une cité de garçons, mais des garçons à part, orphelins ou issus de familles en situation difficile ou même envoyés par des juges d'enfants, et une cité spéciale où les jeunes se prennent en charge eux-mêmes.

L'idée de créer le premier, en 1948, à Singapour, en s'inspirant de ceux qu'un jésuite, le P. Flanagan, avait lancés aux Etats-Unis, revient à un jeune canadien missionnaire, le F. Vincent de Sienne.

Ils se multiplièrent ensuite dans plusieurs pays d’Asie et d’Océanie : en 1955 à Hyderabad (Inde), en 1959 à Batu Tiga (Malaisie), en 1961 à Manaparai (Tamilnadu, Inde), en 1973 à Suva (Fidji), en 1986 à Kiunga (Papouasie-Nouvelle-Guinée), en 1996 à Savusavu (Fidji), en 1998 à Kota Kinabalu (Sabah, Malaisie orientale) et en 2000 à Malacca (Malaisie occidentale).

Celui qui résume peut-être le mieux l’esprit d’un Boys’ Town est celui de Batu Tiga,
qui rassemble quelque deux cents jeunes de 16 à 18 ans.

Chaque jour, ils se lèvent à 6 h. La première activité, celle des exercices de gymnastique en commun, est suivie d’un temps de prière silencieuse, chacun suivant sa religion. Repas, travail, jeux et sports, études et veillées rythment ensuite la journée. Aucun adulte n’accompagne ces activités. Les jeunes se gouvernent eux-mêmes. Les officiers organisent la cité. Les garçons sont divisés en huit "maisons" sous la responsabilité d'un préfet qui veille à la bonne conduite. Aidé de plusieurs sous-préfets, il doit résoudre toutes les difficultés. Il est seul responsable du programme de la "maison" et de son emploi du temps. Il organise le sport, contrôle la cuisine et la réserve de nourriture, assure l'approvisionnement et les paiements. Les officiers n'interviennent que pour régler les conflits entre les "maisons".

Dans chaque Boys' Town, le jeune apprend un métier
qui lui permettra à la sortie de trouver tout de suite du travail
et, très souvent, d'accéder à des postes de responsabilité.

Le Boys' Town de Singapour a une devise : « Le travail conduit au succès ». Il possède aussi, devant le hall d'entrée, une statue qui représente un jeune portant un autre sur son dos, avec en exergue ces mots : « Il n'est pas lourd, c'est mon frère ».

Ces deux inscriptions résument l'esprit des Boys’ Towns, ces réalisations originales de Saint-Gabriel, souvent visitées par des responsables politiques, et dont les deux objectifs sont de former des citoyens compétents et honnêtes, doués d'esprit d'initiative, et de préparer des hommes épanouis, généreux et solidaires.