La tradition éducative gabriéliste
Le Frère Eugène-Marie théorise la pédagogie, plus empirique que profondément réfléchie, déployée par les premiers frères dans les pensionnats ou les écoles primaires.
Sa culture biblique prodigieuse dépasse celle de bien des spécialistes. Par son christocentrisme et sa vie dans la foi, axe central de tout son enseignement et de ses nombreuses circulaires, il ignore les dévotions un peu mièvres de son siècle.
Pour lui, la priorité des priorités est la formation des maîtres.
"On demande à l'instituteur trois choses essentielles :
- qu'il possède bien l'objet de son enseignement;
- qu'il connaisse également la portée des intelligences auxquelles il s'adresse;
- qu'il n'ignore point l'art de communiquer ce qu'il sait (...)" (1868)
Tous les supérieurs ont traité de la mission éducative des frères et beaucoup l'ont rattachée à Montfort catéchiste et éducateur des enfants. Montfort reste la référence spontanée des frères. Il y a longtemps que ses disciples, les Frères de Saint-Gabriel, ont compris l'actualité, la fécondité, l'originalité de son message et essaient de le transmettre. Ce qu'ils ont retenu de lui a varié suivant les époques ou les cultures.
On ne peut se dire montfortain, ni d'ailleurs deshaysien, si l'on n'a pas le souci des pauvres, des enfants ou des jeunes en difficulté financière, intellectuelle ou affective...