L'éducation des sourds-aveugles
F. Thomas et sourds-aveugles
Sœur Marguerite (fdls) à Larnay
A la fin du 19e siècle, à Larnay, près de Poitiers, Sœur Marguerite se vit confier Marie Heurtin, une enfant de dix ans, sourde, muette et aveugle. Remarquant que l'enfant était très attachée à un couteau de poche, elle le lui enleva. L'enfant se fâcha.
La sœur le lui rendit un instant et lui mit les mains l'une sur l'autre, ce qui est le signe abrégé du couteau dans le langage des sourds. L'enfant eut l'idée de refaire le même geste pour indiquer qu'elle voulait son couteau.
La sœur avait réussi à déclencher une association entre le signe et le mot, à enseigner donc à son élève le langage des signes. Sœur Marguerite transmit à d'autres sœurs ce qu'elle avait découvert à force d'observation, d'intuition et de patience.
Un film retrace l'aventure de sœur Marguerite et de Marie Heurtin.
L'action des frères
Les frères emboîtent le pas aux sœurs en 1925, dans leur institution de sourds et d'aveugles de Poitiers. Son directeur, le F. Benoît-Labre, accueille cette année-là Bernard Ruez, un enfant de neuf ans, qu'un accident, survenu dix-huit mois auparavant, avait transformé en larve humaine : méningite, mal de Pott, atrophie générale, abolition de l'ouïe, cécité, oubli du langage articulé. Le F. Vandenbussche, puis son successeur, le F. Douillard, obtiendront des résultats surprenants.
En 1972, les frères créent un foyer de sourds-aveugles adultes à La Peyrouse (Saint-Félix-de-Villadeix), dans la Dordogne, foyer qui favorise les relations avec le monde extérieur.